Les Leprechauns aiment la Guiness

Alors que je vivais à Galway, en Irlande, depuis deux mois, je commençais à m'interroger sur la relation des habitants avec leur boisson favorite, l'alcool. En effet, malgré le prix du breuvage, je m'étonnais de trouver les Irlandais toujours très saoule à chaque fois que je sortais le soir. Et dans le même ordre, une autre observation me posait problème: les filles sont pratiquement nues dans les rues. Mini jupe, maxi talons, maxi décolleté, pas de manteau et collant en option.

Quand je me renseignai sur internet, le ton était alarmant: "la commission européenne désigne [l'Irlande] comme l'un des pays les plus touché par l'alcoolisme chez l'adulte comme chez l'adolescent", "la consommation d'alcool progresse", "troisième place des pays les plus alcoolisés", et ainsi de suite. Je ne savais pas que mon ingénuité déclencherait une nuée de données toutes plus alarmantes les unes que les autres. N'ayant jamais ressenti un véritable problème dans les rues de Galway, je demandais à ma colocataire Irlandaise ce qu'elle pensait de l'alcoolisme chez elle. C'est ainsi qu'elle me fit part d'une explication des plus surprenante et des plus intéressante. Apparemment, l'Irlande abrite un peuple très timide. Sous leur réputation sympathique, les Irlandais ont peur du sexe opposé et le seul moyen de les deshiniber serait l'alcool. Cela me donnait une réponse à ma seconde interrogation; les filles ressentais donc le besoin de montrer aux autres que "c'est open ici" comme un peu d'encouragement.

Cependant, je ne trouvais pas à Galway cette alarmante constatation qui plaçait des ivrognes dans les rues, des jeunes en coma éthylique dans les hôpitaux, les sirènes hurlantes en fin de soirée, et les saoulards qui décuvent lentement dans leur vomi. Ici, les gens sont joyeux. Et respectueux. En effet, je n'ai jamais été aussi peu embêter par les hommes qu'ici. Mettez ça sur le compte de la timidité mais quand je sors avec les copines je suis sûre de ne pas me faire embêtée par des lourdaud pendant plusieurs heures. En revanche, je peux aussi passer de bonne soirée en parlant aux différents inconnus qui m'abordent.

Et les rues ! Ah, les rues ! C'est la fête, c'est bruyant, ça chante, ça danse, ça rit et ça crie. Les gens se hèlent et dansent avec les artistes qui performant si tard, sans même se connaître. Et tout ça est fini vers 3h du matin. Ici, personne ne reste jusque 6h, les clubs et les bars ferment à 2h. Tout le monde se retrouve finalement au MacDo pour une heure de franche rigolade. Bien sûr, cela signifie que les soirées commencent plus tôt, vers 7h, mais ça permet de ne pas louper le cours du lendemain.

Si je conçois que les Irlandais ont peut-être une relation un peu trop fusionnelle avec l'alcool, il le compensent bien par leurs bonnes manières et leur approche sympathique. Il me semble que malgré cette relation, cela ne les empêchent pas de réussir dans leur vie.

Mais après tout, je parle de Galway, ici on fait des blagues avec la police en tenant une bière dans chaque main. Un havre de bonne humeur.

- Brontë